Mouvements Oculaires Thérapeutiques

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« La psychanalyse est une confession sans absolution »

G .K Chesterton

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Revivre son passé pour mieux le digérer

La thérapie MOT (Mouvement oculaire thérapeutique ) appellée aussi EMDR (eye movement desensitization and reprocessing ou désensibilisation,retraitement par les mouvements oculaires, en français).

Découverte en 1987 par la psychologue américaine Francine Shapiro, cette méthode utilise des séries de stimulations bilatérales alternées, consistant en des mouvements oculaires (balayage horizontal ou vertical) ou des tapotements pendant que la personne se remémore son passé traumatique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Inserm en France recommandent la technique pour le traitement du stress post-traumatique, mais l’MOT étend son champ d’action à d’autres souffrances telles que le stress, la mauvaise estime de soi, les douleurs chroniques, les troubles alimentaire …. etc.

Après s’être assuré que le patient est prêt à un retraitement MOT, on va lui demander de se focaliser sur la situation qui le fait souffrir en regardant les pires images, les mots négatifs et les émotions qui remontent à la surface. Une fois que le souvenir est en place, on l’invite à suivre des yeux nos doigts ou bien on commence à lui tapoter les mains. La personne va observer ce qu’il se passe en elle et faire des associations dans son esprit. On revit alors les émotions et sensations du traumatisme.

Cette réminiscence du passé est souvent déstabilisante et nécessite parfois de longues pauses.

Je mets également en place un lieu sûr où la personne se sent en sécurité pour qu’elle puisse s’y réfugier quand cela devient trop pénible pour elle

Élargir le champ de vision

Quand on est traumatisé, on oublie le contexte et on se focalise sur quelque chose de fragmenté

Le praticien continue les stimulations jusqu’à ce que le souvenir ne génère plus de perturbations et soit mis à distance.

Les effets de l’MOT s’observent sur les imageries médicales. « Grâce aux mouvements bilatéraux alternés, on active tout un tas de réseaux neuronaux de manière synchrone et ces nouveaux circuits permettent de re stocker l’information sans la charge émotionnelle », explique Stéphanie Khalfa, docteure en neurosciences au CNRS.

D’autres hypothèses sont émises depuis la découverte de la pratique il y a plus de trente ans. La première des pistes d’exploration établit un lien entre les mouvements oculaires produits pendant la phase de sommeil paradoxal et ceux que l’on provoque pendant l’MOT. Comme le prouvent de nombreuses recherches, les rêves permettent d’intégrer les événements de la vie en les transférant du néocortex à l’hippocampe, impliqué dans la formation de la mémoire à long terme. En reproduisant les mêmes mouvements, l’MOT permettrait un autre stockage de l’information traumatique.

Selon d‘autres théories, le fait de saturer la mémoire de travail du cerveau avec les mouvements des yeux permettrait au souvenir de devenir plus flou et de le décharger d’un point de vue émotionnel.